Cave-Nerve

L'élémentaire vous suit, avançant d'un pas pesant.

Le couloir pour aller à la caverne de Vessol n'est pas bien long...

Le petit groupe débouche dans la caverne.
On entend les gargouillements de l'eau qui s'écoule lentement et les soupirs de l'eau qui stagne.
Vessol est très vaste, et son plafond est très haut. Il semblerait même qu'il y ait quelques fissures dans ce dernier, car un peu de lumière jaune et des nuages de sable zèbrent l'atmosphère.
Le sol est recouvert de gros coquillages fossilisés. Certains ont des coquilles plus grandes que Ranulf lui-même. Au milieu de ces carcasses de molusque, il y a quelques bassins d'eau bleue-verte. La caverne n'est pas éclairée, aussi, on ne voit pas au-delà de la portée de la torche de Ranulf, mais au loin, on voit des reflets cruels, comme si il y avait de gros cristaux au fond de la caverne.

Nibelung s'approche de l'un des bassins, et fait signe à son élémentaire.
"Allez, attrappe cet imbécile et plonge avec lui là-dedans. Je te ferai signe quand tu pourras ressortir..."
Aussitôt, l'élémentaire, machinalement, se tourne vers le gnoll et tend ses bras de pierre.

Le tieffelin souria devant la témérité du gnoll, ils allaient peut être enfin apprendre plus de chose sur leurs hôtes, il suivit le gnoll et les nains.
[Coerylle]

[euso-salle]
Suivant le petit groupe, il vit le nain incanter. Devant l'attitude belliqueuse du nain, le tieffelin sut qu'ils devaient ne pas s'attarder avec eux, dès qu'il le pourrait il devrait passer à l'action. il suivit l'élémentaire, le nain et le pauvre gnoll.
[Vessol]

[coerylle]
Le tieffelin s'approcha de l'eau, s'accroupit puis passa ses doigts fins et crochus dans l'eau, qu'il porta vers son nez afin de la sentir.
- "je serais vous nain, je ne ferai pas ça, car comme on dit gnoll mouillé, gnoll couroussé !
Le tieffelin posa ses yeux au loin pour essayer de mieux discerner les cristaux. il était bien spur évident, que si le gnoll était plongé trop longtemps dans l'eau, le tieffelin montrerait à tous, que lui ne riait pas de tout cela !

RANULF

Le gnoll esquive sans mal l'attaque de l'élémentaire pataud, mais sa jambe le fait énormément souffrir. Il glisse sur une amonite et ne parvient pas à atteindre le nain pour lui infliger un coup de nunchaku.
C'est bien dommage, car le nain vient de tourner la tête vers la galerie qui donne sur Coerylle...

JOTUN

L'eau a effectivement une odeur d'oeuf pourri, mais la teneur en souffre ne doit pas être trop élévée : on doit pouvoir s'y baigner et même la boire.
Malgré ses efforts, le tieffelin n'arrive pas à voir au-delà de la luminosité de la torche du gnoll, qui fait comme une île de lumière au milieu d'un océan de ténèbres. Tout juste voit-il lui aussi les reflets inquiétants au loin, par delà les mares fumantes. Les reflets semblent dessiner une masse immense, comme un gros cristal pointu ou une coquille nacrée de la taille d'une maison...

Le nain a l'air très étonné de voir là le tieffelin. Il blêmit, ce qui se traduit chez un être déjà blanc par une légère coloration en bleu translucide.
Il ne se ressaisit pas tout de suite, ses mains tremblent et ses mots ricochent sur ses dents claquantes lorsqu'il essait de dire sans bégayer :
"Euh... je vois que vous êtes des petits malins tous les deux. Vous m'avez attiré ici dans un piège. Mais malheureusement, cela ne changera rien à votre sort. Vous êtes prisonnier à Cave-Nerve, et quoi que vous me fassiez, votre destin est en marche.
Navré de devoir abandonner un si amusant divertissement, mais je crois que je ne vais pas faire barboter le gnoll finalement. Ca salierait nos ressources en eau. (il s'adresse à sa créature) Allez, viens ici, laisse cet animal."
Le nain a maintenant reprit ses esprits. Il serre les poigts mais affiche un sourire amical.
"Bon, allez, nous n'avons plus rien à faire ici. En fait, vous n'êtes pas prisonniers, j'ai dit ça parce que j'étais énervé; la preuve, malgré votre insoucience et votre fuite, je vous invite toujours à déguster cette fantastique soupe dont vous vous languissez sans doute. Pardonnez mes paroles emportées, je suis un peu nerveux."

RANULF

Le nain ne regarde même plus dans la direction du gnoll, et l'élémentaire l'a laissé s'asperger tranquillement.
Le liquide contenu dans la fiole est visqueux, on dirait de la cire, mais d'une clarté exceptionnelle. Elle est presque brillante. Ranulf en barbouille un peu sur son ventre. Elle colle légèrement aux derniers poils qu'il lui reste. L'air se met à embaumer le miel et le soleil...
(rien d'autre ne se passe pour l'instant...)

Ranulf attend, il restera là le temps qu'il faudra, il s'assoeit, se mettant en tailleur puis dit à Jotun.
"Bon pour le moment moi je reste là, je te conseille de te méfier de ces nains, celui là en particulier, de toute façon je m'occuperais de lui quand ma métamorphose sera achevée."
Il regarde le nain d'un air menaçant en grognant, serrant son flambeau dans sa main gauche, son nunchaku toujours dans la droite.

- "Tout ce que je désire, c'est que l'on me rende l'eladrine, puisque nous ne sommes pas prisonniers cela devrait être possible, j'attendrai ici, que vous me l'ammeniez, ensuite nous dégusterons votre fameux brevage avec délectation !" Dit le tieffelin en observant toujours ce qui se trouvait au loin.

Le nain lève les yeux au ciel. Il serre les poigts et crisse des dents. On voit son sang bouillir dans ses veines, et son oeil droit se soulève en cadence de son pouls agité.
"Vous ne voulez pas me suivre ?? Très bien, Vessol n'est pas le meilleur endroit pour patienter. Je vous laisse donc croupir ici."

Il se retourne, et un tremblement parcourt ses épaules.
"Quant à vous, tieffelin, ne croyez pas revoir votre amie de sitôt. Je vais de ce pas faire un rapport de la situation au grand prêtre.
Vous serez responsables des répercussions de vos bêtises."

Vraissemblablement attirée par l'odeur de cire, une abeille noire et vrombissante vient tourner autour de Ranulf.

Ranulf écarte l'abeille, elle décampe et va se réfugier derrière une grande coquille.
Le gnoll est bien content d'avoir enfin pu se débarrasser de l'insecte, mais on dirait que les ombres bougent derrière le coquillage... Elles semblent se dissiper, comme si elle avait pris une forme matérielle.

Ranulf voit briller dans la pénombre une paire d'yeux mauvais, blancs comme une paire de dents poitues. Les yeux le fixent.
Une voix retentit dans sa tête, nette comme le vrombissement d'un bourdon sur un champ de chrysanthèmes.
*Viens par ici, petit imprudent. Tu ne sait pas à qui tu t'es attaqué.*

Les yeux balncs se mettent à rayonner. Ils tracent comme des chemins entre Ranulf et le coquillage.
*Par ici, petite volonté malléable, viens prêt de moi, montre moi ton crâne.*
[Ranulf sent qu'il est victime d'un charme, il peut résister ou se laisser conduire par la voix impérieuse]

Lr tieffelin fort mécontant de ce que venait de dire le nain s'approcha un peu plus de l'eau.
¤Tu tiens vraiment à m'énerver nain, alors prie ton stupide dieu que je soit clément avec toi.¤ Pensa le tieffelin. Il observa le gnoll. ¤Mais que fait encore cette boule de poils déplumée ?¤
Le tieffelin attendit que ses hôtes sortent de la salle. puis il observa le plafond et un sourire mauvais se déssina sur ses lèvres.
- "Gnoll, écartes toi..."
¤Des menaces, toujours des menaces, de cela j'en suis fatigué, tu veux t'amuser, moi je vais le faire...¤ il concentra son attention sur le plafond, ses mains, ses doigts déssinèrent de subtiles fines arabesques invisibles, sa voix s'était faite gutturale. Il concentra la magie puis la modela en boules de foudre qu'il dirigea sur le plafond.
[magie : Boules de foudre]

JOTUN

Le nain ne moisit pas plus longtemps dans la caverne, il remonte vers Coerylle en maugréant.

A peine est-il parti que Jotun concentre sa magie pour lancer l'un des sorts les plus dévastateurs de son répertoire : une boule de foudre qui frappe de plein fouet la voûte de la caverne, loin au-dessus du gnoll et du tieffelin. Le plafond tremble, se craquelle et, après avoir libéré une grêle de cailloux (aucun gros bloc ne se détache) et une nappe de sable jaune, laisse apercevoir quelques fissures donnant sur l'extérieur. Jotun n'est pas sûr de pouvoir passer par l'une d'elle quand bien même il pouvait voler, mais au moins, l'intérieur de Vessol est nettement plus éclairé. On ne voit toujours pas le fond de la caverne, mais un bassin central, immense, presque un lac, vient d'aparaître à la lumière. Sa surface est lisse et gris-verte.
Et on voit maintenant au plafond pendre une demi-douzaine d'objets oblongs. Ils ressemblent à de grands ballons dont les toiles, composée d'une matière étrange, jaune et élastique, tendent vers le sol. Il semble qu'il y ait autant de ballons que de petits bassins, et chaque ballon est disposé au-dessus d'une des mares.

Jotun observe le résultat de sa magie, lorsqu'un petit nuage sort du sol non loin de lui. Il glisse lestement vers le tieffelin, et s'arrête juste devant lui, faisant des ronds dans l'air. Une petite voix geignarde se fait entendre. Elle semble provenir du nuage.
"Hep là ! Tu comptes détruire toute ma tanière ainsi ? Comme si ces maudits mirstrellichs ne suffisaient pas ! Je ne supporterait plus cette invasion bien longtemps..."

Le nuage gémit encore un peu plus avec sa voix composée de plusieurs souffles soulevant la poussière de Vessol.
"Je n'habite pas ici, je suis ici. Je suis un des esprits de cette caverne que les mirstrellichs se plaisent à nommer Cave-Nerve...
Mais je me souviens très bien du temps où je vivais dans ce dédale, qui abritait toute ma famille... tout un clan de grech'krahns.
Voila ce que cherchent ces maudits fouineurs de mirstrellichs, la puissance des miens, qui est enfouie ici."

Jotun frémit, il se souvient que son ancien maître parlait parfois draconique... et 'grech-krahn', cela signifie dragon.

"J'aimerai bien vous aider, mais il y a un petit souci. Comme d'habitude, d'ailleurs; dans le désert il y a toujours plus de soucis que de satisfactions. C'est sans doute parce qu'on s'y sent moins seul qu'on ne l'est vraiment..."
Le nuage devient de plus en plus épais. Il est moins flou et agité : il prend forme sous les yeux de Jotun...
"Je vous l'ai dit, il y a plusieurs esprits qui vivent encore dans ces grottes. Un dans chaque caverne pour être précis. Nous n'aimons pas trop nous rencontrer. Les autres prétendent que je suis ennuyeux et triste."
La nuage a fini de se métamorphosé : il ressemble à présent à un tout petit dragon. Il a de grand yeux brillants, et ses minuscules cornes pendent lamentablement vers le bas. Il n'a pas de pattes arrière, ce qui le fait ressembler à un ver pourvu de petites ailes fragiles.

"Nous sommes tous frères et soeurs. Et pour cause, tous les esprits sont issus de la même portée. Nous nous attardons dans ces cavernes qui auraient dûes être nos berceau, et où nous ne sommes jamais né. En fait, nous sommes tous des fragments de grech-krahn. Des fragments éparses et sans interêt. Nous ne pourrions pas exister en tant que dragons complets, alors chaque esprit n'est qu'un petit bout de la psyché d'un vrai grech-krahn. Faible consolation. Moi, je suis la mélancolie et le désespoir. Je me sens bien au milieu des fontaines arrêtées de cette caverne. Elles me rappellent que j'aurais dû être un grand lézard. *soupir*
D'ailleurs, ma dépouille physique se trouve dans le grand bassin, dans la quatrième couche... Ca n'est pas un endroit très fameux comme sépulture, mais on se contente de ce qu'on a. *re-soupir*
Tout cela pour dire que je suis conscient que les mirstrellichs complotent quelques chose d'horrible, mais que je ne vois pas d'autre moyen de les en empêcher que de se lamenter et de pleurnicher sur notre sort...
Désolé, mais je ne sais même pas ce qu'ils comptent faire. Je peux vous suivre si vous voulez. A condition que mes gémissements ne vous troublent en rien. Remarquez, je peux gémir pour deux si vous avez perdu une amie, je compatis à votre douleur."

"Mfff... je préfère être seul. J'ai même l'impression qu'en présence d'autres personnes, je deviens plus petit et faible. Alors que dans l'obscurité et la solitude, je suis si grand... presque un grech-krahn...
C'est dans ma nature. A croire qu'on se lamente mieux tout seul... *soupir*
Et votre compassion envers moi... j'ai l'impression qu'elle m'affaiblit encore davantage. J'ai les ailes comme du coton. Ce n'est pas très agréable, je vous assure. Si vous pouviez avoir un peu moins d'espoir et de pitié, je pense que ce coton dans mes ailes cesserait de me chatouiller.

Mais je vais venir avec vous... il me semble que les mirstrellichs sont dangereux. Et puis je ne les laisserait pas souiller la splendeur antique des grands grech-krahns qui rôdaient ici.
Même si entre nous, cette splendeur désuette est le symbole d'un temps perdu. Plus jamais un grech-krahns n'allongera ses grandes écailles dans ces galeries" *re-soupir*